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Avoir peur de s'engager

 

- Valérie, 44 ans, n’en pouvait plus. Le langage qu’elle tenait à l’égard des hommes était tel qu’elle avait longtemps hésité à me consulter. Vous pensez bien ! Qu’allais-je comprendre à sa situation, moi, un homme ? Je l’ai rencontrée lors d’une sortie entre amis. Et un peu à l’écart des autres, je lui exprimai l’argument qui lui fit changer d’avis : Qui, mieux qu’un homme, peut lui expliquer les raisons pour lesquelles elle n’en a trouvé aucun pour s’engager avec elle ?

Pour elle, les hommes étaient des êtres primaires, pour ne pas dire primates. Ils voulaient une femme à la maison pour les materner et assurer leur descendance, et ils en voulaient une autre, voire plusieurs, à l’extérieur du foyer pour assouvir leur libido ! Beaux parleurs, ils promettaient sans jamais tenir leurs engagements. Même ceux qui étaient libres, tenaient plus de célibataires endurcis, et n’avaient aucune envie de s’engager en vivant avec elle sous le même toit. Elle en avait aimé un deux ans plus tôt, mais celui-ci avait été muté à l’étranger. Elle l’avait gardé en tête et dans son cœur pendant ces deux ans. Là, il venait de rentrer en France, mais en le revoyant, et alors qu’il était prêt à renouer, la magie était retombée et elle n’en voulait plus dans sa vie.

De toute évidence, un schéma de pensée agissait comme un programme, et celui-ci s’exécutait de manière inexorable. J’explorai avec elle toutes les relations importantes qui marquèrent sa vie. Les plus récentes faisaient état effectivement de cette absence de volonté chez les hommes de s’engager avec elle. Plus on remontait dans le temps, plus la réciprocité de la relation avait été présente. Et dans les deux premières, elle s’était fait plaquer à chaque fois pour une autre.

En outre, elle avait aujourd’hui, à 44 ans, une présence forte, sa voie était forte et rauque, et la vulgarité n’était jamais bien loin. Mais ce qui prédominait était la colère. Sauf qu’elle se trompait de cible. Son père avait abandonné sa mère pour une autre femme. Elle était alors âgée de 14 ans, âge auquel la relation avec le sexe opposé est entrain de s’installer. Ensuite, elle avait entendu sa mère critiquer son père et « tous les hommes » en général. L’empreinte par laquelle l’homme aime une femme, pour l’abandonner ensuite, s’était ancrée en elle et continuait d’agir sournoisement. Après quelques réitérations de ce programme, quelques abandons, un mécanisme de défense s’était installé en elle : Ne s’engager avec aucun homme ! Inconsciente de ce subterfuge, elle le projetait à l’extérieur d’elle-même, et les hommes qui, soi-disant, ne voulaient pas s’engager avec elle, n’était que l’effet miroir de sa volonté à elle de ne pas s’engager. Preuve en était que l’homme qu’elle a aimé, à distance, pendant deux ans, ne présentait plus aucun intérêt pour elle, le jour où lui, était disponible !

Par ailleurs, commençant à exclure l’homme de son existence à l’âge de 14 ans, elle en avait mimé l’énergie ou la représentation qu’elle s’en faisait, et avait de ce fait, rejeté sa propre féminité.

La PNL a servi à restaurer la vision de l’homme, et à en créer une beaucoup plus positive. De nombreuses résistances entravèrent le travail, car pour elle, l’expérience faisait force de preuves ! Je lui expliquai que si, Saint Thomas ne préférait croire que ce qu’il voyait, la physique quantique avait démontré depuis, que c’était l’inverse qui était la réalité : On ne voit que ce en quoi en croit ! Là où va la pensée, va l’énergie ! En alimentant jour après jour sa vision réductrice de l’homme, elle ne pouvait pas manifester autre chose ! En créant dans son esprit un autre type d’homme, elle commencerait à en façonner les contours jusqu’à ce qu’il prenne forme réelle !

Et l’EFT lui permit de s’affranchir de sa colère envers son père, envers sa mère aussi qui l’avait façonnée ainsi, et envers elle pour la culpabilité d’avoir fait le « mauvais » choix. Nous avons bien sûr travaillé sur sa peur de l’abandon, ainsi que celle d’incarner sa féminité. Pour elle, douceur, sensualité et gentillesse, ne pouvaient être que les appâts d’hommes prédateurs et manipulateurs.

La transformation fut lente mais réelle. Dix-huit plus tard, elle était méconnaissable, beaucoup plus féminine et lumineuse. Elle avait encore en elle une certaine dose de vigilance, mais les hommes qu’elle rencontrait étaient respectueux, libres, et lui témoignaient un réel intérêt. Il ne tenait plus qu’à elle de s’engager !

 

- Ludo, 26 ans, s’en étonnait lui- même. Pourquoi tombait-il toujours amoureux de femmes qui habitaient à des milliers de kilomètres ? Celles qu’il rencontrait dans sa ville étaient charmantes, mais il sentait bien en lui un blocage. Soit il n’en était pas pleinement amoureux et préférait rompre dès qu’il sentait que les choses allaient devenir sérieuses, soit elles étaient déjà en couple. Et les deux dont il avait été irrésistiblement attiré habitaient en Amérique du Sud. Pratique !! De plus, il se heurtait régulièrement aux jugements et aux critiques des femmes : Encore un mec qui n’a pas les c… de s’engager ! Aucun sens des responsabilités ! L’amusement oui, mais les sentiments non !

Cet exemple incitera peut-être les femmes qui le lisent à plus de compréhension et de compassion. Chaque individu est différent, et dans le cas de Ludo, il le vivait très mal. Il souhait être heureux en couple, s’engager et fonder une famille, et il ressentait bien ce blocage en lui, sans toutefois réussir à l’identifier. C’était un garçon sensible. Mais il était coupé du ressenti qui lui aurait permis de résoudre la situation. On peut se demander d’ailleurs si les hommes coupés de leurs émotions n’étaient pas, au départ, des personnes plus sensibles que la moyenne, et qu’à l’occasion d’événements douloureux, le seul mécanisme de défense que leur subconscient ait trouvé, ait été celui de stocker l’émotion, puis de l’enfermer à triple tour dans un cachot de leur forteresse cérébrale !

A l’âge de 9 ans, Ludo avait assisté aux préparatifs de voyage de ses parents. Ceux-ci partaient pour plusieurs mois à l’étranger. Ils étaient excités et enthousiastes, et considérablement concentrés sur leurs préparatifs liés au départ. Trop sans doute, car l’enfant de 9 ans qu’il était l’a perçu comme un abandon avec en outre une croyance qui s’est formée et solidement ancrée en lui : La vie, le bonheur, la joie, le plaisir, se trouvent tout là-bas, loin, mais pas là où je suis ! Il eut la sensation qu’il n’était rien de tout ça, qu’il était vide de tout et que pour se remplir, il fallait forcément le chercher à l’extérieur. La sensation d’être vide de vie peut être terrifiante pour certains, pouvant aboutir à des crises d’angoisse et de panique. L’une des peurs adjacentes est que quelqu’un s’aperçoive qu’à l’intérieur de ce corps, il n’y a rien d’intéressant, qu’il n’y a rien tout court !

Au fil des années, Ludo avait développé une personnalité, une façon d’être, qui donnait le change à son entourage, montrant toujours une certaine jovialité. Mais lui, sentait toujours ce vide. Vivre avec quelqu’un devenait dangereux pour lui, car tôt ou tard, en partageant son quotidien, elle se rendrait bien compte de qui il est vraiment. Alors, elle s’en irait voir ailleurs et l’abandonnerait. C’est écrit, inéluctable, puisque la vie et le bonheur est dehors, à l’extérieur, chez les autres !

Ainsi, vivre des amourettes, chacun chez soi, lui permettait de préserver son « secret » et c’est pourquoi il ne ressentait pas suffisamment d’attrait pour une femme au point de vivre avec elle. Les seules dont il pouvait tomber amoureux devaient rester inaccessibles. Et comme sa croyance était que le bonheur habite loin, ces femmes-là habitaient sur un autre continent.

Plusieurs séances d’EFT furent nécessaires pour travailler la peur de l’abandon, mais surtout sur l’ancrage des émotions que l’on vit quand on se sent digne d’intérêt et bardés de qualités. Il s’agissait aussi de replacer la source du bonheur, de la vie, de la joie, en lui, et qu’il avait située à dans le monde extérieur.

Nous avons commencé non par les ressentis les plus intenses, mais les plus actuels. En voici un court résumé :

  • Même si j’en ai marre de vivre seul, je m’aime et je m’accepte tel que je suis.
  • Même si j’en ai plus qu’assez de ne pas avoir de vie de couple, je m’aime et je m’accepte tel que je suis.
  • Même si je me sens seul et inutile quand je passe mes soirées devant ma télé, je m’aime et je m’accepte tel que je suis.
  • Même si ça me désole d’avoir une vie aussi terne, je m’aime et je m’accepte tel que je suis.
  • Même si je me dis constamment qu’une chouette vie m’attend quelque part ailleurs et que je me morfonds dans la mienne, je m’aime et je m’accepte tel que je suis.
  • Même si je finis par croire qu’aucune femme ne peut s’intéresser à moi, je m’aime et je m’accepte tel que je suis.
  • Même si je me sens exclu de la vie, je m’aime et je m’accepte tel que je suis.
  • Même si au final je sens que le monde tourne sans moi et que je me sens abandonné, je m’aime et je m’accepte tel que je suis.
  • Même si je me suis senti seul, abandonné et exclu du bonheur quand mes parents sont partis en voyages alors que je n’avais que 7 ans, je m’aime et je m’accepte tel que je suis.

Nous avons par ailleurs, tapoté sur des phrases beaucoup plus précises de sa vie, que je ne peux pas citer ici. Cela a eu pour effet de lui enlever de l’esprit des images et émotions associées, qui l’avaient fortement impacté, pour ne pas dire traumatisé !

Nous nous sommes revus deux semaines plus tard. Il lui semblait être anesthésié. Il n’arrivait plus à réactiver ses anciens ressentis d’abandon et d’exclusion, ce qui était heureux, mais il avait l’impression de ne plus rien ressentir du tout, d’être dans une sorte de brouillard, de vide. Alors après avoir repris une ou deux phrases de la séance précédente, nous avons abordé de nouveaux ressentis :

  • J’ai maintenant la sensation de me trouver devant une page blanche.
  • Je sais que je peux la remplir à ma guise, mais je ne sais par où commencer.
  • Alors je pose mes crayons et je laisse la vie manifester les situations conformes à ce que je décide de vivre.
  • Le bonheur, l’exaltation, la joie, la sensation d’être vivant, peut se vivre n’importe où sur Terre, y compris ici même.
  • Je ne sais pas sous quelle forme les situations, les opportunités et les rencontres se présenteront, ce n’est pas de mon ressort.
  • Mais je laisse tous ces sentiments entrer dans ma vie.
  • Mes cellules et mon subconscient se reprogramment afin d’attirer à moi les petits et grands moments de bonheur.
  • Je peux m’en rendre compte chaque jour davantage.
  • J’apprécie de plus en plus ma vie. Je suis déjà content de ce que j’ai.
  • Je dis merci à la vie pour tout ce qu’elle m’a déjà donné, et pour tout ce qu’elle ne m’a pas donné, car ce qu’elle ne m’a pas donné, je vais le créer.
  • Ma vie prend tout son sens.
  • Je me sens digne d’intérêt.
  • Tel que je suis, je cohabite avec le bonheur et la plénitude.
  • Désormais, je me sens digne d’être aimé et apprécié tel que je suis.
  • Je m’aime et je m’accepte tel que je suis.

Etonnamment, quelques mois plus tard, l’une de ses amies argentines vint vivre en France. Lui proposant au départ une colocation, ils sont en couple à présent.

 

 

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